Lettre ouverte des élus du Territoire de Belfort au Président de la République

30 / 05 / 2021

Lettre ouverte des élus du Territoire de Belfort au Président de la République

Mai 30, 2021 | Actualités

POINT DE VUE DE PNC : Jacques Masurel

L’exécutif tarde à engager le lancement de la construction de nouvelles unités nucléaires indispensables pour la couverture de nos besoins futurs et la protection du climat. Ce goût persistant pour la procrastination met notre industrie en grande difficulté, et on peut craindre que la France ne soit condamnée à terme à acheter ses centrales à des constructeurs étrangers.

C’est une issue que PNC-France ne peut se résoudre à envisager. En conséquence, alors que la volonté de soutenir le tissu industriel français est régulièrement réaffirmée, PNC-France soutient pleinement la démarche des élus du Territoire de Belfort.

 

TEXTE : Lettre ouverte des élus du Territoire de Belfort et de la Région au Président de la République (origine : publicité récente dans le Figaro)

Depuis 140 ans, les Belfortains font la fierté de la France en forgeant l’une des plus belles aventures industrielles. Ils ont contribué à la puissance industrielle de notre pays, grâce au TGV et aux composants de centrales électriques, notamment nucléaires.

Aujourd’hui, cette histoire est menacée par la situation du site General Electric de Belfort.

Lors du rachat de la branche énergie d’Alstom, le projet de General Electric, soutenu par le Gouvernement, incluait la création de 1 000 emplois net en France et assurait une certaine maîtrise des activités stratégiques pour notre pays. Lors de votre venue à Belfort le 28 mai 2015, en tant que Ministre de l’Économie et des Finances, vous aviez indiqué vouloir rassurer les salariés car vous aviez de vraies bonnes nouvelles. Vous leur aviez déclaré que Belfort a un avenir industriel. Cet avenir industriel fait partie d’abord des engagements pris de part et d’autre, et ces engagements sont suivis par le Gouvernement (source France Bleu, France 3).

Après la non-création des 1 000 emplois, la suppression de nombreux postes dans le gaz et l’hydraulique, c’est aujourd’hui la partie Steam de GE qui est concernée par un plan de suppression d’emplois. C’est elle qui conçoit et fabrique les composants pour les centrales nucléaires, notamment la turbine Arabelle, et développe des centrales clé en main. Ce plan va réduire les effectifs du site de Belfort à environ 3 100 salariés alors qu’ils étaient plus de 4 300 avant le rachat d’Alstom énergie. C’est une baisse de plus de 28 %.

La direction justifie ce plan par l’arrêt de l’activité charbon. Or, les employés concernés travaillent principalement pour l’activité nucléaire pour laquelle l’entreprise recherche en réalité à faire des profits à court terme en la revendant au plus haut prix.

Nous attirons votre attention depuis 3 ans sur les risques encourus pour notre souveraineté énergétique et notre industrie. Le mix énergétique français repose principalement sur le nucléaire (76,5 %), l’hydraulique (9,8 %) et le gaz (8,4 %). Ce sont pourtant ces secteurs qui sont les plus touchés par les délocalisations d’emplois de General Electric. Ces faits sont inquiétants pour l’avenir de notre parc nucléaire et hydraulique et notre capacité à le maintenir en état de marche.

L’État ne peut pas avoir l’intention de racheter l’activité nucléaire de General Electric d’une part, et ne pas intervenir face au démantèlement de son savoir-faire d’autre part. Enfin, nous rappelons que l’État français dispose d’une golden share sur ce périmètre, il est donc fondé à intervenir dans l’intérêt de notre pays.

Aussi, nous sollicitons de votre haute bienveillance un moratoire sur le plan de sauvegarde de l’emploi de GE Steam.

Cet ajournement permettrait de remplacer les suppressions de postes par un plan de gestion prévisionnelle des emplois et de la compétence ainsi qu’un plan senior. Votre intervention permettrait, en décalant les suppressions d’emplois dans le temps et en formant notre jeunesse, de maintenir les compétences dans notre pays et de définir un vrai projet industriel dans le cadre de ce rachat.

Nous vous remercions du regard avisé que vous porterez à notre demande et nous comptons sur votre implication pour préserver l’emploi et l’industrie nucléaire française.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Président de la République, en l’assurance de notre très haute considération.

 

Le Maire de Belfort ; Le Président du Grand Belfort ; Le Président du Conseil départemental du Territoire de Belfort ; La Présidente de Région ; Le Sénateur du Territoire de Belfort ; Les Députés du Territoire de Belfort

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