LA CENTRALE DE GRAVELINES

07/01/21 | Centrales nucléaires

Crédit photo : ASN

Récapitulatif

 

Centrale nucléaire

Nombre de réacteurs

Puissance totale (MW)

1ére mise en service

Gravelines 2 2620 1982

La centrale de Gravelines se situe au bord de la mer du Nord, à égale distance (20 kilomètres) de Dunkerque et de Calais, à 30 km de la Belgique et à 60 km de la Grande-Bretagne. Les installations sont implantées immédiatement à l’Ouest de la jetée des Huttes de l’avant-port Ouest de Dunkerque.

Elle fonctionne avec 6 réacteurs de 900 MW. C’est la plus importante centrale nucléaire d’Europe de l’ouest, par sa capacité de production comme par le nombre de réacteurs.

Source ASN :

En 2019, les réacteurs de la centrale ont produit 32,1 milliards de kWh sans rejet de CO2, soit 69% de l’électricité consommée dans les Hauts de France (source : bilan RTE 2019).

2 000 salariés EDF et 1000 prestataires permanents œuvrent à la production en toute sûreté d’une électricité compétitive et faiblement émettrice de C02.

Elle est depuis 40 ans, la plus importante centrale nucléaire d’Europe de l’Ouest. Elle contribue au développement économique du territoire et apporte un soutien actif à travers sa politique d’achats, ses prestataires et la mise en place de partenariats solidaires.

L’année 2020 marque la 40ème année d’exploitation des unités de production n°1,2 et 3 de la centrale.

Couplées au réseau électrique français en 1980, la centrale est l’aboutissement d’un choix énergétique du gouvernement de Georges Pompidou qui se concrétisera sous celui de Valéry Giscard D’Estaing. L’unité de production n°4 sera raccordée l’année suivante en 1981 puis l’unité de production n° 5 en 1984 et enfin l’unité de production n°6 en 1985.

La centrale contribue au développement économique du territoire et apporte un soutien actif à travers sa politique d’achats, ses prestataires et la mise en place de partenariats solidaires.

POUR VISITER LA CENTRALE

 

  • Le Centre d’Information du Public vous accueille le lundi de 9h00 à 12h00 et de 13h30 à 17h00.
  • Possibilité de visite hors horaires de journée pour des groupes d’institutionnels ou des entreprises.
  • Renseignements complémentaires au 03 28 68 42 36 ou par mail à centrale-gravelines@edf.fr

A VOIR AUX ALENTOURS

Gravelines

Ceinturée de remparts et de fossés alimentés par les eaux de l’Aa, la cité de Gravelines invite à la découverte de son patrimoine fortifié. Les balades en barque ou en pédalo qui sont proposées autour des remparts constituent un excellent moyen de découvrir les fortifications remaniées par Vauban.

À visiter :

Au sud de Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais, la Coupole d’Helfaut-Wizernes est une ancienne base secrète souterraine construite par les Allemands en 1943. Elle avait pour fonction de stocker des fusées V2 en vue de les envoyer sur Londres. Aujourd’hui, la coupole est devenue un Centre d’Histoire et de Mémoire, sur les armes secrètes et sur la vie des Français sous l’occupation.

 

INTERVIEW

Monsieur Claude Nicolet

Conseiller municipal de Dunkerque, conseiller communautaire CU Dunkerque

 

 
Quel rôle joue la centrale pour votre région ?

Elle joue un rôle essentiel qui a notamment contribué à dessiner notre identité industrielle. La présence d’une électricité abondante, sûre et bon marché a fait venir de très grandes entreprises comme Aluminium Dunkerque par exemple, ce qu’on appelle l’industrie hyper électro-intensive. La commission européenne et en particulier la DG concurrence nous pose d’ailleurs beaucoup de soucis dans ce domaine. Rôle qui a fait du littoral dunkerquois la plus grande plate-forme de production d’énergie en Europe renforcé par l’arrivée du terminal méthanier. Ce fût l’occasion d’une première mondiale en utilisant l’eau réchauffée de la centrale pour remettre à l’état gazeux le gaz liquide. Ce sont également des milliers d’emplois industriels et une filière d’excellence dans la maintenance nucléaire. Et puis se sont également des investissements massifs sur le territoire pour le grand carénage, les mises à niveau post Fukushima, l’éventuelle arrivée des EPR à laquelle je suis favorable.

 
Les riverains ne craignent-ils pas des accidents ? Sont-ils hostiles ?

Non, pas vraiment. Depuis le temps ils se sont rendus compte qu’il n’y avait pas de danger. Les craintes sont ailleurs. Les accidents de Tchernobyl ou de Fukushima sont évoqués et on imagine alors un scénario catastrophe d’explosion nucléaire, de contamination massive, d’évacuation générale, de perte de l’ensemble des biens…

 
Mais alors comment expliquez-vous une telle hostilité contre le nucléaire ?

Un contexte général de rejet de la science et du progrès. Les amalgames basés sur une ignorance réelle et une disparition inquiétante d’un minimum de culture scientifique chez nos concitoyens et puis des choix qui se font, non pas en fonction de l’intérêt général, du bien commun mais guidés par des préoccupations idéologiques et politiciennes. La fermeture de Fessenheim par exemple est une aberration. Tout ça pour un accord électoral, c’est pathétique.

 
Quels types d’actions recommanderiez-vous à PNC d’entreprendre ?

Il faut contribuer à dédiaboliser le nucléaire, faire parler celles et ceux qui y travaillent, pour qu’ils puissent témoigner et faire partager leur expérience, la fierté qu’ils ont de travailler au service des Français, de produire une énergie décarbonnée qui contribue à notre souveraineté.

 
Le Brexit aura-t-il une influence défavorable sur votre région ?

Je suis sûr que non. Vous savez, la géographie nous imposera ses réalités. Le Royaume-Uni n’est pas prêt de changer de place, la Manche non plus, ni la Mer du Nord ni la France. On ne fait de politique qu’à partir de la réalité disait de Gaulle, ce n’est pas prêt de changer. Les Britanniques ont fait un choix souverain, choix que leurs gouvernants respectent et mettent en œuvre ce qui ne fût pas le cas dans notre pays lors du référendum du 29 mai 2005. Je ne crois absolument pas à la catastrophe annoncée. La stratégie de l’Union européenne qui consiste à vouloir humilier la Grande Bretagne et leur faire payer le prix fort pour avoir osé quitter l’UE ne donnera rien. Il ne faut pas mépriser les peuples.

 
Que pensez-vous du projet de parc éolien qui doit être édifié au large de Dunkerque ?

Consternant. L’urgence aujourd’hui c’est la lutte contre les rejets de CO2. Par idéologie on est prêt à sacrifier le nucléaire qui reste l’un des derniers atouts industriels du pays. Or l’éolien est très consommateur d’énergie pour sa fabrication, sa maintenance, son entretien…on oublie que c’est une production de CO2 délocalisée, notamment pour les métaux rares. IL faut rajouter que c’est une énergie intermittente et non pilotable qu’il faut obligatoirement coupler à des centrales à gaz ou à charbon, ça on l’oublie. Et c’est également un moyen pour affaiblir EDF et terminer son démantèlement. C’est une aberration qui porte atteinte à nos intérêts les plus fondamentaux. Il semblerait que le président Macron commence à s’en rendre compte, je m’en félicite, il faut arrêter ce massacre et recommencer à penser stratégiquement et à long terme et non plus avec une mentalité de boutiquier.

Ce projet va nous enfermer et le bénéfice qu’on pense en retirer va se retourner contre nous. C’est une vision à courte vue qu’on essaie de de nous faire passer pour l’opportunité du siècle, quelle blague ! Nos voisins Belges sont furieux, les ports du Havre, de Rouen et de Paris viennent de fusionner et nous on se met 46 Tours Eiffel (300 mètres de haut) à 10 km de notre littoral. C’est une erreur terrible tout ça parce qu’on a besoin des taxes que cette affaire devrait nous ramener on va sacrifier notre avenir. Vous l’avez compris, je suis « contre ».

 
Quelle est position de la région des Hauts de France concernant le nucléaire ?

Je pense que le président Xavier Bertrand y est favorable, et il a parfaitement raison.

 

 

Contact PNC-France dans le Nord

 

Claude Nicolet
clnicolet@wanadoo.fr